Extrait du journal
Vous entrez au Bois par la porte Dauphine. Allez droit devant vous jusqu'à la pointe du grand lac ; suivez l'allée qui le borde à droite ; faites cinq cents mètres, et tout à coup le ri deau d'arbres qui masque les profondeurs du Bois s'entr'ouvre : un parterre soigné apparaît, tout parfumé de fleurs épanouies; au fond, un joli chalet couvert de tuiles rouges; au devant de lui et tout alentour, de jeunes femmes en toilettes claires, de jeunes hommes en cos tumes blancs, des raquettes de tennis qui soufflettent l'air, des balles qui s'envolent, des interjections rapides et répétées, des rires, de la gaieté... Cela sent la fraîcheur, le repos, la santé, la joie, l'élégance ; c'est un parfum de Paris qui souffle entre les branches des grands arbres assoupis, qui s'échappe des gazons drus, — du Paris d'été, du Paris de plein air, qui, en attendant d'aller se reposer à la mer, vient chercher ici un peu de cet oxygène que lui refusent nos rues inclémentes. Où sommes-nous ? Cette pelouse est celle de l'ancien Parc-aux-Biches ; ce pavillon est la maison du Racing-Club de France. Et qu'estce donc que le Racing-Club de France ? Tout simplement le rendez-vous où s'élabore la santé d'une partie de la jeunesse parisienne. Mais allez plus loin. Contournez la mince clôture qui protège le terrain sacré. Poussez là petite porte de fer; vous pouvez entrer, car on est accueillant au Racing-Club. Voici une double piste circulaire de courses à pied, qui entoure le terrain sur un développement de cinq cents mètres ; l'une et l'autre sont larges, protégées par des barrières, soigneusement entretenues, faites de gazon épais, constam ment rasé et fortifié dans ses racines ; admi rez, le long de la piste d'obstacles, la hauteur des haies, la largeur de la banquette de terre, la profondeur inquiétante de la < rivière ». Et si vous apercevez de loin un monocle campé dans un visage aimable et martial, au-dessus d'un corps solide et élégant, allez à lui, vous serez le bienvenu: c'est celui du secrétaire général, M. Gaston Raymond, qui, du matin au soir, surveille et pare, en artiste qu'il est, ce joli coin de nature ; c'est un homme du monde cordial et obligeant, et il vous fera avec bonne grâce les honneurs de son cercle. Il vous promènera à travers les allées, vous...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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