Extrait du journal

. Vendredi dernier, le duc de Chartres chas sait en forêt de Chantilly. Rien.ne laissait pré voir que le laisser-courre de lundi n'aurait point lieu. On parlait d'attaquer un beau cerf signalé dans les tailles de Saint-Léonard. Le prince devait prendre le train pour Paris, on ne le disait nullement malade, il ne paraissait pas plus las que de coutume. Puis, lundi matin, soudainement, brutale ment, on apprenait qu'il était mort dans la nuit,- 1 11 est peu de Français qu'un deuil si brus que puisse laisser insensibles. Mais il est un coin delà France où la perte que chacun déplore aujourd'hui prendra les proportions d'un deuil réellement national : c'est Chantilly. Le duc de Chartres se trouvait comme sur ses terres, dans cette petite ville qui fleure si bon les siècles passés, et parmi ces forêts où l'on sait que Le Nôtre, jâdis, a porté le compas, où les Condéschassaient na guère, ou ie prince de Joinville et le duc d'Aumale, hier encore,1 couraient le cerf et le sanglier. Quelque simplicité, quelque discrétion, pres que timide même, qu'il y eût .apportées, le duc de Chartres chevauchait là comme dans un domaine de famille. C'était sans surprise que l'on entendait prononcer le titre « Monsei gneur » sous ces futaies où déjà l'on nom mait ainsi, voici deux siècles et plus, les -pre miers maîtres d'alentour. L'on n'eut pas trouvé trop étonnant que les -échevins de Sen-...