Extrait du journal

tendresse dans sen regard et du regret dans, lé son de sa voix. 'Roger murmura : * : -f Vous reverrai-je ? ' Et elle répliqua sans hésiter: — Si j'étais maîtresse de mes actions, jé vous réppndrais : Oui sur-le champ. Il n'en est pas ainsi. Un courant fatal %'emporte et me domine. Où m'aura-t-il entraînéé demain?.Je l'ignore. C'est adieu que je vous dis et non point au revoir. Elle prononça ces mots d'un accent doux et mélancolique. Destrel crut remarquer une larme dans ses yeux et sa jeune "âme fut soulevée par une indignation chevale resque. — Ecoutez-moi, dit-il avec résolution. Il m'est impossible de concevoir comment tin homme qui n'a aucun droit sur vous peut influer à ce point sUr votre destinée. Je ne comprends qu'une chose : c'est qu'il vous persécute parce que vous n'avez ni ami ni défenseur. Donc cet homme est un lâche et je le hais. Le jour où vous serez fatiguée de cette menace vivante, le jour où vous aurez besoin d'un bras dévoué^ loyal, prêt à tout, pensez à moi, madame, appelez-moi. Ce que vous ' m'ordonnerez de faire, je le ferai avec bonheur, sans exiger de récompense, et, je vous le jure, sans réclamer ma part de votre secret. Le premier mouvement de l'inconnue fut un élan de joie et d'espérance. Puis, un nuage passa sur ses traits et elle re garda Roger d'un air indécis. — Ne vous hâtez pas de refuser, sup plia- t-il. Ne me dites pas que nous som mes des étrangers l'un pour l'autre, ce serait manquer de franchise. Je vous ai parlé en toute sincérité de cœur; pourquai ne me répondriez-vous pas de même? Voulez-vous de moi pour allié? M'appellerez-yous à l'heure/du péril ? — Eh bien, dit-elle enivrée, oui... peutêtre ! — Merci, prononça tout bas Roger. Et il sentit trembler la petite main qu'il élevait jusqu'à sa lèvre. Ils descendirent....