Extrait du journal

Quand on ne connaît pas les pays du Nord, on se demande comment une ville peut être détruite de fond en comble par un incendie. Sundswall n'existe plus.Le feu a tout anéanti, jusqu'aux navires amarrés dans le port ; douze mille personnes sont sans abri. A Paris, un comité s'est aussitôt constitué pour venir au secours des incendiés, et comme on n'invoque jamais en vain la charité française, Paris, j'en ai la conviction, se montrera compatissant et bon. Ce ne sont pourtant pas les pompiers qui ont manqué là-bas, car je ne connais pas de pays où le secours contre l'incendie soit mieux organisé qu'en Scandinavie ; à tous les coins de rues se trouvent des sonnettes électriques en communication avec le poste principal des pompiers ; dans toutes les villes, des réservoirs importants sont installés sur les hauteurs, et les pompiers sont en permanence, prêts à accourir au moindre signal d'alarme. Mais que peut le courage des hommes dans des villes qui sont bâties en bois, où l'on entasse le bois qui est la grande industrie nationale? Pourvu que le vent souffle, la lutte contre le feu devient impossible malgré toutes les précautions....