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Le Figaro, 7 juillet 1933

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Le Figaro
7 juillet 1933


Extrait du journal

Chaque jeudi, dans la grande chambre de la Cour d'appel toute dorée, ornée de magnifiques tapisseries des! Gobelins, devant le premier pré sident, introduits avec majesté par un huissier à chaîne, présentés par le bâtonnier, des jeunes gens qui veulent être avocats prêtent serment. Ils sont plus nombreux, dans ces quelques jours qui précèdent les vacances, afin de pou voir commencer leur stage dès la rentrée d'octobre. Et ils sont là, à la fois, fiers et intimidés ces jeunes licenciés ou docteurs en droit, qui se lancent dans une carrière nouvelle, belle, inté ressante mais difficile. Us sont là, devant la barre en chêne ciré, qu'ont polie tant de mains illustres, faisant le premier acte solennel de leur profession nouvelle, ceux qui seront plus tard secrétaires de la conférence ou bâton niers de leur Ordre. On leur a mis sur le rabat blanc de la robe noire d'avocat — on ne sait trop pourquoi — une assez ridicule cravate blanche comme celle qu'ils portaient au bal en faisant danser, des jeunes filles. . Un greffier lit d'une voix morne la formule du serment : « Je jure de ne rien dire, ou publier comme défenseur àU conseil, de con traire aux lois, aux bonnes moeurs, etc... Le premier président appelle les noms, et chacun d'eux d'un ton différent, répète « Je le jure ! » Derrière eux les parents, très émus, écoutent. Et les voilà, lancés dans la vie, et fvocats, célébrités de demain — interviews et portraits dans les journaux —■ ou bien ignorés à tout jamais dans la vie noire. Grandeur et misère des professions libérales. Ils étaient huit hier, devant la Cour, pour prêter serment. Parmi eux, M. Pierre Widal, le fils de l'illustre professeur Fernand Widal, une des gloires de la médecine française, et M. Bochin, nôtre excellent confrère, chroni queur judiciaire de l'Information, et fils de notre confrère du Journal. Bonne chance en ce métier, qui est somme tout» un des glus beaux du monde. Georges Claretie....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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