Extrait du journal

La morale peut se fâcher contre les gens ivres ; mais le petit journal leur doit beaucoup: Ce sont eux qui lui donnent, sans compter, le? plus iQlis mots dont il tienne registre. Malheureusement tout se compense en ce monde! Et au moment où l'esprit de ces heureux et de ces in souciants gagne des ailes, — leur corps n'a plus de jambes. G... le sentait l'autre soir, en passant par la rue Lepeletier, au sortir d'une table trop copieuse. Ses jarrets lui refusaient le service; il n'avait pas assez de sa canne ■ pour se soutenir. De temps en temps il s'arrêtait, chan celant-, il implorait les passants, les larmes aux yeux, et leur demandait de lui prêter un mur. Comme il en était là, un grand coup de vent survint, sans dire gare, — lui ôta son chapeau et le jeta par terre. G... tenait a son chapeau : — il y a si longtemps iqu'ils vivent ensemble, — h en juger par la vénérable calvitie de ce couvre-chef! — G... va donc ppur le ra masser. — Malheureusement, le vent est bien fort.— Chaque fois que G... se baisse, peu s'en faut qu'il ne soit renversé lui-même. , Alors G..., adressant ses adieux, d'une voix navrante, a son chapeau :...