Extrait du journal

Un des rares vétérans des armées de la première République, M. Jacques Piron, vient de mourir à La Suze, dépar tement de la Sarthe. Né en 1790, il était un des trois survivants centenaires de la grande armée. Combien reste-t-il encore de ces braves? En vertu de la loi de 1857, tous ceux qui avaient appartenu aux armées de Napoléon I", y compris les employés des postes et même les enfants de troupe qui avaient suivi les corps d'année, re çurent la médaille de Sainte-Hélène créée par Napoléon III.Ils étaient à cette, époque au nombre de 107,000. Leurs noms avaient été inscrits sur un registre spécial qui. était conservé à la Légion d'honneur. Mais, en 1871, il fut détruit dans l'incendie du palais de la Grande-Chancellerie. Aucune pension n'étant attachée aux simples médailles de Sainte-Hélène, il n'y eut pas lieu de rétablir le registre détruit. Le nombre des médaillés ne peut donc pas être exactement connu. On croit qu'il en reste encore environ 230. Mais, à côté des médaillés, il y a les pensionnés des armées du premier Em pire. ' Ce sont ceux qui, ayant servi pendant trois ans avant 1815, ou encore ceux qui ayant reçu des blessures ou s'étant distingués par un acte d'éclat, ont "reçu, en vertu du testament de Napoléon I", une pension viagère de 250 francs. Le nombre de ces derniers est exactement connu. Au 1er décembre 1888, on en comptait 180. Il n'en reste, aujourd'hui, que 112 inscrits pour toucher leur pension en 1890....