Extrait du journal
ne sait ce qu'elle a ; elle peut à peins souffler qu'elle a quitté l'hôpital avec le, bébé, son sixième enfant, petit squelette* de quatre mois, qui va très mal : elle à voulu rentrer chez elle pour soigner les autres. Elle est perdue, et je n'ose penser aux enfants. Voici une grand'mère, face farouche, voix âpre : elle apporte un enfant de quatre jours. La mère ? Eh bien, elle se lève déjà 1 Ausset se fâche, car il est in terdit, si l'on veut un secours, de .se lever avant le quinzième jour. Mais ce n'est pas tout. L'enfant ne peut avaler. Examen. Il a le palais perforé. Ah I le dialogue est simple : — Vous allez nourrir l'enfant avec un$ sonde et demain nous le ferons opérer ; ça ne sera rien. — Ahben! l'opérer ? Vaudrait mieux qu'il parte ; ce n'est pas pour des ou vriers d'avoir un enfant infirme I Ai-je dit que la mère en était à son treizième ! . Une autre, enfin. Celle-ci, plus amère encore, violente, apporte'deux jumelles. •L'une d'elles est mourante, secouée de convulsions, les yeux, vitreux, la bouche crevassée de fièvre. Pas une, minute à perdre: on soignera, comme'de force, l'enfant ici même, — et' la mère s'en va, presque haineuse, répétant seulement: — Pour sûr que je ne veux pas rester ici, pour la voir mourir ! Je laisse Ausset dans la joie de cette lutte; il en a déjà sauvé, sur place, 'deces mioches que la folle ignorance des mères avait presque perdus ! — Voyez-vous, me dit-il, je fais de l'antîtuberculose à fond, mais, j'avoue, rien ne vaut encore ça: repêcher ces enfants comme un chien qui rattrape u.n noyé ; on voit ce qu'on fait ; parfois en quelques minutes on asâuvé un homme; non, rien ne vaudra jamais cette "im pression ! Sur huit enterrements qui passent sous nos fenêtres, à Paris, un au moins em porte le petit coçpsd'un enfant qui n'a pas eu ces soins. Et combien d'autres petits, résistent pour retomber bientôt,'' vidés avant l'âge 1 Chacun de nous a le' pouvoir, en aidant de telles œuvres, de"« sauver un ou deux de ces enfants : les ', vacances joyeuses de nos propres bébés ■ ne valent-elles pas cette rançon? • Edouard Fustery ;...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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