Extrait du journal

Nous apprenons avec le plus vif regret la mort, à la fois soudaine et prématurée, de M. Théodore Berger, administrateur de la Banque ottomane et vice-président du Comptoir d'escompte. Sa grande intelligence et son activité infatigable lui avaient permis d'atteindre les sommets à un âge où la plupart des hommes essayent encore de les gravir péniblement. Théodore Berger comptait à peine cinquante-trois ans ; il -était le frère de l'éminent chirurgien, le docteur Paul Berger, membre de l'Académie de médecine. Deux autres frères du défunt sont également membres de l'Institut. II y a peu de familles en France composées d'autant de sujets éminents. Théodore Berger, par son obligeance et son tact, s'était fait beaucoup d'amis, qui- ressentiront douloureusement sa perte. ' C'est Une grippe infectieuse qui l'a em porté en quelques jours. M. Théodore Berger a succombé à huit heures du soir, entouré de ses frères et de ses parents. Le bulletin signé dans la matinée par les docteurs Hayem et Merklen donnait un peu d'espoir, la nuit précédente ayant été meilleure. Pendant la journée, de nombreux amis étaient venus le voir et se retiraient satisfaits du mieux qui semblait s'être produit. Mais hier soir, les médecins étaient partis depuis une heure, lorsque M. Ber ger rendit le dernier soupir, sans aucune souffrance apparente, et au moment où l'on s'y attendait le moins. Le dernier visiteur auquel il avait serré la main était l'ambassadeur de Tur quie, Munir-bey....