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Le Figaro, 9 avril 1893

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Le Figaro
9 avril 1893


Extrait du journal

Depuis, en effet, que l'anesthésie a permis de hachermenu le pauvre monde sans le faire ' crier, tandis que l'antisepsie réduisait au minimum les risques immédiats de contamination accidentelle pour l'opérateur et de self-infection consécutive pour l'opéré, MM. les hemorragistes en prennent vraiment trop a leur aise avec la misérable viande de boucherie que nous sommes. Sous le fallacieux prétexte que le patient endormi ne va rien sentir et que la liqueur Van Swieten n'est pas faite pour les chiens, sans nul souci des conséquences, pour un bobo qu'on aurait pu guérir autrement (si même il n'avait pas guéri tout seul) ils vous entrent par effraction, le fer au poing, dans la peau du bonhomme, et s'y taillent des titres de gloire à tort et à travers. Rien plus n'est sacré - pas même les organes intimes et internes pour ces sacrificateurs,dont le fanatisme hallucinatoire ne reconnaît plus ni difficultés, ni obstacles, ni scrupules......

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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