Extrait du journal

défendus avec plus de zèle et de dévoûment que de succès. Chacune des deux feuilles amies a adressé à l'autre les mêmes reproches qu'aurait pu lui adresser une feuille d'un parti contraire ; toutes deux se sont traitées de journal ministériel, et tou tes deux se sont donné les plus formels démentis. Yoici à peu près le spectacle curieux qu'ont offert les deux journaux depuis quelques jours. Journal du Commerce. Paris, le... C'est au moment de l'ouverture des chambres qu'on ne saurait trop recommander l'union et la fraternité ; quelque respectable que soit la puis sance que nous apportons à la chambre, il ne faut pas risquer de la diminuer et de la perdre, etc. Et un peu plus bas : « Nous répondrons aux attaques Au. Siècle, etc. » — C'est beaucoup quand il se trouve un homme d'esprit dans une famille ; .on aurait tort d'en de mander davantage, et il faut, s'il s'en trouve deux, s'attendre à rencontrer quelque part une autre fa mille qui en sera entièrement privée. Il est donc fort inquiétant devoir les gens en place s'entourer de leurs parens, de leurs ascendans, descendanset collatéraux ; et nous comprenons parfaitement que l'on demande compte de la capacité d'un parent de ministre promu à une chargé importante ou à un emploi lucratif. Mais il faudrait cependant éviter un excès dans lequel se précipitent le plus naïvement du monde une foule de journaux qu'il serait trop long de ci ter. Il est fort question, en ce moment, de quelques parens de M. Barthe.— Certains journaux ne veu lent pas absolument qu'ils aient la moindre place ; on refuse d'examiner s'ils ont des droits acquis ou une capacité suffisante ; — cela est inutile ; comme parens de M. Bartlie, ils deviennent des parias ; on ne peut leur donner une place de commissionnaire au Mont-de-Pitié ou un bureau de tabac, sans faire crier à l'injustice, au passe-droit, au népotisme. Le parent d'un ministre ne peut être employé à rien ; le dernier Auvergnat du coin de la rue a des droits que l'on opposera aux siens, quoi qu'on veuille lui donner ; essayez de le nommer receveur...