Extrait du journal

Samedi, tout le monde, à Pétersbourg, croyait à l'imminence de la guerre. Il n'est personne aujourd'hui qui ne reste stupéfait de la soudaineté des événements. En arrivant ici plein des impressions favorables que j'apportais de Paris, je trouvais l'opinion pessimiste, encore ignorante, du reste, du sens de la note russe si évidemment conciliante, et j'observais chez les personnages officiels que je pouvais approcher une réserve silencieuse et inquiète. Mais comment supposer que la rupture était si prochaine, qu'elle s'accomplirait avec un pareil dédain des formes usuelles et que le Japon n'attendrait même pas la remise de la note du gouvernement impérial ?...