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Le Figaro, 10 janvier 1856

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Le Figaro
10 janvier 1856


Extrait du journal

route, son chien £te jeta avec fureur sur le poitrail du cheval, comme pour arrêter sa course. — Le voyageur crut le chien enragé, et lui brûla la cervelle. — Un » peu après, le voyageur s'aperçut iju'il avait oublié sa » sacoche dans le buisson. 11 rétrograda et trouva son » chien expirant sur sa sacoche. » .. Quel trait de probité, et comme j'en suis plus touché encore, aujourd'hui que je connais' mieux les hommes— un domestique, révolté de l'ingratitude de son maî tre, n'eût pas manqué d'enlever la sacoche pour aller faire soigner sa cervelle à la ville voisine : — le chien, fidèle jusqu'à la dernière heure, ne prend même pas une pièce de cent sous : — il expire sur le trésor de son maître. Je connais un chien de la petite bourgeoisie qui vient de sauver sa vie par un trait d'intelligence. — I.'impôt une fois voté, la mort de Zéphyr était résolue. — Zéphyr comprit son affaire et disparut pendant huit jours. —Au bout de ce temps, Zéphyr reparut, rapportant à la maison * un superbe gigot de la première catégorie. — Dans le langage muet de la race canine, cela voulait dire incon testablement : « Bon maître à moi, — paye l'impôt pour » petit chien à toi,—Zéphyr travaillera ; —Zéphyr nour» rira toi ;—peut-être fera-t-il fortune à toi;—Zéphyr a » l'œil sur une boutique de changeur; — prochainement » il rapportera à petit maître des bons du trésor. » Le langage de Zéphyr a été compris : — on a acquitté ses contributions pour un an. Il est convenu de dire que les premiers jours de jan vier sont consacrés aux réunions de famille. — 11 faut croire alors que Paris compte une grande multitude d'orphelins, de gens sans aveu et sans famille. — Tous ces enfants trouvés encombrent les théâtres. Et à ce propos, — savez-vous bien qu'on a représenté dans cette bonne ville de Paris 293 pièces dans le cou rant de cette bienheureuse année 1855?—Vous ne vous en doutiez guère, vous qui les avez vues, ces 293 pièces. — Vous qui ne les avez pas vues, n'espérez pas jamais les voir, — tout cela disparaît dans des oubliettes. — Mais rassurez-vous ! tout cela reparait aussi bientôt sous de nouveaux costumes, avec des noms et des titres dif férents, mais qui déguisent mal le drame et le vaudeville de l'année dernière. Tenez : voici h l'Odéon les Peintres et les Bourgeois, qui ont un air de parenté avec beaucoup de comédies en trois actes et en vers. — Peu importe ! — La dernière venue n'est .pas la plus mauvaise. Je suppose que l'auteur, M. Henri Monnier, un obser vateur fin et sagace, aura ramassé son sujet dans ce même café où, il y a quelques mois, j'entendais le dialo...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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Données de classification
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