Extrait du journal

Les journalistes qui ont pour spécia lité et pour métier de combattre tout ce qui, de près ou de loin, touche au catho licisme, font le plus de tapage qu'ils peuvent autour de l'affaire de Champoly, que nos lecteurs connaissent : une opé ration césarienne, pratiquée, d'après les conseils d'un curé , sur une femme morte. L'un d'eux croit même avoir dé couvert une arme puissante contre le clergé en révélant que les traités d'em bryologie sacrée enjoignent aux prêtres d'agir toujours ainsi, en pareil cas. Rien n'est plus vrai. Mais il faut ajou ter que la théologie se trouve ici d'accora avec la médecine et avec le simple bon sens, ce qui lui arrive assez sou vent, d'ailleurs, car elle a eu pour pères des gens qui n'étaient précisément ni des niais m des malfaiteurs. 1 La règle est bien simple. Tant que la mère est vivante, c'est à elle que l'en fant doit être sacrifié. Il faut préférer cette vie réelle, certaine, présente, à la vie hypothétique qu'elle renferme. Mais quand la mère n'est plus, c'est-à-dire quand elle semble morte au médecin, il faut se hâter d'extraire (te cette mort la vie qui y palpite encore. Donc la théologie ne fait, en comman dant d'agir ainsi, qu'accomplir une oeu vre aussi éminemment religieuse que profondément sociale. Ajoutons que les cas sont bien rares où les ministres du culte ont à recommander cette délicate et périlleuse prescription....