Extrait du journal

Brest, 9 septembre. — L'espionne Lydia Oswald comparaîtra demain devant lé premier conseil de guerre maritime permanent. Son inculpation entraîne devant la justice deux jeunes officiers, qui ont commis la grave imprudence de se lier avec une femme dont ils igno raient le passé. Il s'agit du lieutenant de vaisseau Jean de Forceville, né le 26 juillet 1906, embarqué sur le croiseur La Galissonnière, et René Guignard, né le 20 juin 1905, en ser vice sur le croiseur Emile-Bertin. On ne connaît en vérité que peu de chose sur cette affaire, les auto rités maritimes et judiciaires ayant gardé depuis le début de l'instruc tion le mutisme le plus complet. L'arrestation Le 2 mars dernier, à 5 h. 45 du matin, un commissaire de la Sûreté nationale, M. Limas, venu de Paris, et M. Cadet, commissaire spécial, procédèrent à l'arrestation de l'es pionne. Cette dernière arrivait à la gare avec le lieutenant de Forceville, en civil, pour prendre le rapide de Paris, lorsque M. Chauvet, commis saire spécial adjoint, pria le couple de le suivre dans son bureau. — Mais nous allons manquer notre train ! dit l'officier. — Suivez-moi. Cinq minutes après, le lieutenant de vaisseau apprenait que sa com pagne était inculpée d'espionnage ; il était lui-même invité a se tenir à la disposition de la Justice. Lydia Oswald, malgré ses protes tations d'innocence, fut conduite au Parquet, puis à la prison du Bouguen....