Extrait du journal

PETITES CURIOSITÉS Chantons une ode légère à la gloire des astronomes de l'observatoire du Parc-SaintMaur : ils viennent .de publier les observations qu'ils ont faites sur l'arrivée du printemps dkns la région parisienne, et leur « rapport », qui aurait pu être une liste déplorable de chiffres et de barres géométriques et de signes algébriques, est le plus gentil poème' que l'on ait consacré, cette année, au printemps. Saviez-vous, par exemple, à quelle date précise les oiseaux se décidèrent à chanter ? Non. Vous vous êtes fiés aux calendriers des confiseurs, fabricants -d'œufs de Pâques. Les astronomes n'ont écouté que leurs oreilles et ils ont l'orgueil de jppuvoir .affirmer aujour d'hui : « Le , premier chant de la grive a été perçu le 9 mars, et le 23, nous entendîmes le premier chant de la fauvette à tête noire. » Le premiër " chant de la fauvette à tête noire : ô Roméo ! ô Juliette ! comme les astro nomes du - Parc-Saint-Maur parviennent à 'nous émouvoir^plus que votre duo matinal ! Ils se glissent dans le jardin, sans échelle de soie, ni poùrpoint de velours. Ils n'ont aucun besoin de mettre leur cri d'amour à l'unisson de l'amour universel. Ce sont des savants qui descendent dans le parc en pantoufles, avec un bonnet sur la tête et un pardessus sur les épaules. Ils se glissent de massif en massif ; comme des huissiers de féerie, ils constatent la floraison du merisier, de l'érable, des renoncules et des pervenches. Et soudain, dans le grand jardin, ils s'ar rêtent. Un chant d'oiseau vient de jaillir d'un bosquet. Ils tremblent : d'émotion et ils écri vent : Premier chant de la fauvette à tête noire......