Extrait du journal
son cerveau, y faisait le vide, et, petit à petit, voyait dan s le mystère de sa stupéfaction s'accomplir un acte véritable ment impersonnel. Lorsque sur les régions de ce monde in terne, une auréole de phosphore s'était dégagée du foyer fantasmagorique, ainsi que la chose arrive quand on s'habi tue par degrés aux ténèbres d'une chambre noire, il étudiait à la-manière du médecin de Shakespeare, — en domptant de son mieux les palpitations de ses artères, — la démarche de somnambule et la figure égarée de cette étrange lady Macbeth, pâle statue armée tout à la fois d'un poignard et d'un flambeau, que l'on appelle la. Pensée, avec ses yeux qui semblent étinceler sur le néant et son corps qui se meut comme une ombre. Ce mirage de lui-même qui se produisait dans son inté rieur, indépendamment de sa volonté, l'habitua à envisager la pensée sous tous ses aspects; il étudia ses capricieuses évolutions, la suivit au fond des abîmes de la rêverie, bondit avec elle de déductions en déductions, avec elle s'égara il travers le labyrinthe de l'analyse pour revenir au-srondpoint de la synthèse, avec elle toujours. Elle n'eut bientôt plus de mystères pour lui ; il avait déchiffré jusqu'au dèrniér les arcanes hiéroglyphiques de la table d'Isis, et, de ce jour, il abandonna l'industrie aussi résolument qu'il avait déserte la littérature imitée d'Anne Ratcliffe et de Maturin. Initié par la souffrance au mouvement social, Balzac eut alors pour devise ces magnifiques paroles du vieux Latin : « — Je suis homme ! rien de ce qui est humain ne » m'est étranger, » et travailla, comme il le raconte plus haut, sous l'impulsion de la misère, — le rude maître d'Horace. La Physiologie du Mariage fut la première assise de l'œuvre cyclopéenne qu'il entreprenait et au fronton de laquelle il devait écrire ce titre superbe, — et juste cependant : — Là Comédie humaine. Qu'on nous pardonne de ne pas monographier une à une les magnificences de détail; c'est à peine si l'espace qui nous est accordé suffira à une bien imparfaite...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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