Extrait du journal
Sachant que l'humble arpent d'un-jardinet claustral Contient plus de seorets qu'un mortel n'en pénètre, Il Vit, seul comme un pâtre et pauvre comme un prêtre, . Et d'un grand feutre noir coiffé comme Mistral. C'est un homme incliné, modeste fet magistral, • Qui plus qu'un monde au loin cherche à ses pieds un être, Et qui, ne regardant que ce qu'on peut connaître, préfère un carré d'herbe à tout Je ciel astral. Pensif, — car, dans'ses doigts il-a tenu des ailes, •— Poursuivant les honneurs moins que. les sauterelle».- .... ... — Les sommets rêvent-ils d'être des sommités?.— Il nous offre une vie égale aux fiers poèmes, Et des livres qu'un jour il faudra que ceux mêmes Feignent de découvrir, qui les ont imités. ■ 'IL. ' Une vie admirable. Aucun homme n'a dû Fréquenter de plus près la maternelle argile. Son bosquet de lilas lui tient lieu d'Evangile. D'un Fabre d'Eglantine il semble descendu. 11 guette tout un jour ce qu'il n'a qu'entendu, li ne peut s'ennuyer, sachant par cœur Virgile. S'il découvre un insecte éclatant et fragile, Il lui donne le nom du'fils-qu'il-a perdu. Quand il rentre, le soir, avec sa découverte, La Vérité peut-être est dans sa boîte verte, Car du puits d'un insecte elle peut émerger. Voilà sa vie. Elle est simple, triste, ravie. 11 n'enlève jamais son chapeau de berger. Et ses livres se font tout seuls, avec sa vie* ' 111 ;... ' -G Uvfres qu'on n!a pas-écrits sur d.es pupitres f O rustique Buffon sans manchette et sans col,Qui, pour le replacer dans les mousses du sol, Ressuscita l'insecte épinglé sous des vitres l Il mit tant de rosée autour de ses chapitres Que longtemps les pédants murmurèrent : « Vieux fol I » Mais l'Entomologie au soleil prit son vol Quand Fabre, d'un brin d'herbe, eut touché ses élytresL Et la Gloire est venue. Et la Gloire, à, présent, Essaye d excuser son retard en disant : : % On ne me parlait pas de cet homme..; » Eh ! que diantre, Comment aurait-on pu ne pas mettre à l'iiidex Un homme qui jamais ne s'est mis à plat Ventre Que pour voir le combat dû Grillon et du Sphex ? ■ IV Penché comme l'Histoire au-dessus de.deux;princes, Il a vu s'affronter ces obscurs champions, Et le frêle vaincu ruer des arpions Pour détourner la pointe aux trois coups sûrs et minces. Il a, dans un jardin d'une de nos provinces, .i— Tout l'univers est là, dès que nous l'épions ! — Vu le Drame, et l'Idylle, et les deux Scorpions Qui vont en se tenant tendrement par les pinces». Il s'est ému de voir, sous la touffe de thym, Ces êtres, observés à même leur destin, Se heurter pour l'amour ou bien pour la bataille; Et dans ses Souvenirs nous verrons, pleins d'émoi, . Tous ces êtres garder l'importance et la taille Que leur donna sa loupe — et plus encor s'a foi 1...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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