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Le Figaro, 11 mai 1884

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Le Figaro
11 mai 1884


Extrait du journal

/Lecontestez-vous ? Contestez-vous que ]!e plus chétif personnage de la corporation écrivante ne puisse plus supporter l'ombre d'une observation? Niez-vous ? que lé premier résultat de cette haute i idée où chacun est de soi ait été de détourner ceux qui auraient voulu donner quelques conseils aux autres ? Critique est morte, la mauvaise réclame l'a tuée, SI l'on n'y prend garde ét si l'on n'y pourvoit, nous allons tomber, faute de critique, faute d'un censeur ou avertisseur quelconque, qui ait le courage de son opinion, dans un affadissement général, dans une réciprocité de flagornerie répugnante que la décadence suivra bientôt. Ai-je besoin d'ajouter- qu'un chroniqueur assez sceptique, qui n'éprouve. d'autre besoin que de dire chaque semaine ce qui lui passe par la tôte, ne saurait avoir aucune prétention, ni aucun titre à ce rôle de garde-fou? Ce qui est certain, c'est qu'on attend, et qu'on commence-ii attendre avec impatience celui qui fera cela; on attend l'homme !...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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