Extrait du journal

Les. fêtes qui viennent d'être célébrées en Algérie ont inspiré au Président de la République des discours où il a éloquemment manifesté toute la fierté qu'autorise notre passé et toute la confiance qu'il garde dans l'avenir. Notre1 Empire africain a été constitué en un siècle. L'œuvre, commencée par la Restauration et par la monarchie de Juillet, a été complétée par l'action de nos administrateurs, nuis par le magnifique effort aes hommes qui ont donne a la France la Tunisie et le. Maroc. Le meme jour, le cardinal légat, à l'issue de la messe dite a Carthage. ■ portait à ses lèvres le drapeau aux couleurs de notre pays, et le Président de la ReDublique assistait, en rade d'Alger, au défilé de l'armée navale. "L'Afrique française n'est pas seulement une ri chesse : elle est un patrimoine moral, un prolonge ment de la France. Il nous appartient de garder et de développer cet héritage. Le Président de la Ré publique a parlé de tout ce qui avait été accompli et de tout ce qui restait à accomplir pour achever l'œuvre entreprise, les travaux nécessaires pour l'éco nomie générale, pour les routes, pour l'agriculture et l'assistance. 11 a parlé aussi des conditions de la sécurité. La présence de la flotte attestait notre volonté d'assurer la tranquillité des régions dont nous avons la garde et la liberté de nos communications. On a beaucoup parlé en ces derniers mois de la paix méditerranéenne, qui est utile à la paix du monde. On l'a cherchée dans des conférences qui recourent à des méthodes nouvelles de réglementa tion, dont la réussite a paru douteuse. Les accords diplomatiques conclus avant la guerre avaient eu, avec moins d'apparat, des résultats plus efficaces. Chacun construisait alors'.une marine, selon ber soins et selon ses ressources. On ne considérait pas qu'un apaisement général pût'être fondé sur le moindre effort. Les armements n'ont jamais empê ché les ententes ; ils en sont la sauvegarde, puis qu'ils permettent l'équilibre. Dans l'important discours qu'il a prononcé à Rome, M. Grandi s'est exprimé sur les grands sujets qui préoccupent les puissances à la fois avec am pleur et avec mesure. Tout en revendiquant les droits de son pays, il a montré comment les accords des nations océaniques n'auraient de valeur que s'ils étaient complétés par les accords des nations européennes. Il a indiqué toute l'importance pour l'Europe d'une collaboration entre la France et l'Italie. C'est une action diplomatique de cette na ture qui avait établi en 1904 l'équilibre dans la Mé diterranée et la sécurité des nations riveraines. Les fêtes d'Alger et les paroles de M. Doumergue ra mènent naturellement l'esprit public à la considéralion de ces grands intérêts méditerranéens, qui sont un élément essentiel de la vie nationale. — ANDRÉ Chaumeix....