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Le Figaro, 11 octobre 1930

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Le Figaro
11 octobre 1930


Extrait du journal

Sous ce titre, l'Ami du Peuple du matin pour/suit la démonstration qu'il a commencée hier. II rappelle que ses adversaires acharnés, ceux qui n'ont pas voulu comprendre ni le jugement du Tribunal de Commerce ni l'arrêt de la Cour, sont les « grands journaux d'information », ceux qui constituent le « Consortium ». L'Ami du Peuple du matin note que, sur les 1.614 journaux qui lui avaient — « du moins, en principe » —- déclare une guerre inexpiable, la plupart, l'ccrasante majorité, comprirent qu'après la victoire en Cour d'appel, cette guerre devait cesser. Rendons cette justice à nos con frères de province « qu'ils furent les premiers à mettre fin à la lutte ». On se souvient que le boycottage portait à la fois sur les dépositaires, à qui l'on interdisait en fait la vente de l'Ami du Peuple et sur les in dustriels et commerçants, à qui l'on faisait dé fense de faire de la publicité dans ses colonnes. Ce sont ces deux ordres de pressions qu'a stig matisés, dans un arrêt qui l'honore, la justice "de la Cour d'appel. L'Ami du Peuple du matin désigne les deux grands instruments d'exécution employés par le Consortium à ces fins abominables : l'« Agence Ha vas ■» et les « Messageries Hachette ». Pour bien marquer sa volonté de mettre fin à la concurrence déloyale » et aux manœuvres tendant à empêcher L'Ami du Peuple de vivre, la Cour lui allouait en plus des 1.200.000 Irancs de dommages intérêts fixés par le Tribu nal de Commerce, une. provision supplémentaire de 200.000 francs « à valoir sur les sommes qui pourraient lui être dues pour les nouveaux dommages causés ». Or, qu'ont fait, après l'arrêt décisif du 9 avril 1930, l'Agence Havas, la Maison Hachette et le Consortium ? Se sont-ils inclinés devant la décision souve raine rendue par la justice de leur pays ? Ce serait mal les connaître que de le croire. Non. Le boycottage de la vente et de la publicité de l'Ami du Peuple a continué et s'est affirmé. L'Ami du Peuple du matin dira par quels pro cédés, par quels moyens. Car,' les Français doivent être éclairés....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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