Extrait du journal

COSTE ■ Petit, court, gros, œil noir, cheveux noirs, teint noir, — le regard perçant comme un rayon, la dent blanche, éclairant, son visage quand il sourit ; le geste vif et fréquent, prompt à l'attaque et prêt à la riposte; la voix méridionale et l'esprit marsèillais : voilà M. Coste. Il professe l'embryogénie, matière délicate et difficile à expliquer sans périphrase à des petites filles de sept ans. Mais M. Coste s'est créé une spécialité brillante en dehors de sa chaire. Il s'est voué aux poissons, qui le lui rendent bien. Jamais entre ses mains les anguilles ne crient avant d'être écorchées : on ne sait pas tout ce qu'il a fait pour les truites; les truites soûles le savent, mais elles sont discrètes. M. Coste exerce au fond des étangs la profession de M. de Foy dans les salons : il procure aux carpes célibataires des partis avantageux; il arrange des rencontres'entre les per ches rebelles aux douces lois de l'hymen, et il excite les pas-...