Extrait du journal
A deux ou trois kilomètres de SaintYaléry-en-Caux, à mi-chemin de Veules, près de la grande route poudreuse qui mène à Dieppe, sort du milieu des champs de blé et de luzerne, un gros village. Entre les hauts peupliers et les ormes touffus, derrière les talus gazonnés q ùi bordent les chemins creux, -dés toits de. chaume brunis par la fumée, des murailles de terre rougeâtre, se perdent dans les branches et dans tes feuilles. Il faut pour les découvrir des yeux habitués à; cet aspect, qui est général dans toute la basse Normandie, longue et grasse plaine tachetée de bouquets d'arbres; sous les branches dorment de petits hameaux,. et s'abritent de •vieux pommiers, fleuris au printemps comme un marié de village, courbés en automne, sous le poids des fruits, comme un chariot trop chargé. La vanité du paysan cotentin décore du nom pompeux de ville ces réunions fortuites de trois ou quatre cents feux < celui-ci c'est Ingouyille, celui-là Thibouville, cet autre Martinville. Celui qui nous occupe aujourd'hui n'échappe pas à la règle on le nomme Mânneville. Il semble, d'ailleurs, avoir plus de droits à cette terminaison ambitieuse, par le nombre et la grandeur de ses maisons, par la largeur de ses clos, par l'étendue de la mare, située au centre du village, où les chevaux vont boire et se baigner, et surtout par la dimension et par la décoration intérieure de son église. Celle-ci est assez vaste pour contenir sept à huit cents fidèles. Dans la chapelle de la Vierge au-dessus de l'autel, est suspendu un tableau, copie d'une sainte famille de Raphaël. Au-dessous,, on lit, aujourd'hui encore, « Don de Sa Majesté ÏEmpeTour ». Le lutrin, autre don de même source,figure un aigle majestueux aux ailes déployées le dimanche, le sacristain frotte avec énergie le ^rand oiseau de cuivre, qui reluit, comme aux plus beaux jours de sa jeunesse passée. Le village de Mânneville avait dû ces -faveurs impériales à un chapelain, dont le nom est resté fameux dans le pays, à cause de ses bienfaits, et qui conseilla, à différentes reprises, l'impératrice Eugénie. Aidé par elle, il fit bâtir, à Manneville, un hospice d'enfants pauvres, et sur le fronton il mit cette inscription...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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