Extrait du journal

* Chacun s'emploie, aujourd'hui, à célébrèr la tolérance et à lui préparer un bei avenir : c'est une émulation générale. La tolérance représente, en effet, une charmante vertu française à laque.le on ne permit point de remplir son mérite et qui ne fut jamais placée à son rang. Parmi les grandes vertus sociales, il en est d'arrogantes et de modestes, d'ingrates et d avantageuses ; la charité a des succès mondains, l'héroïsme se pare du panache, la bonté rayonne d'une lumière intime plus douce encore que les premiers feux de la gloire. La tolérance,accou tumée à s'effacer, fut réduite au rôle de l'intermédiaire qui concilie les exigences des vertus considérables. La tradition ne lyi accorde même point le cortège d'épithètes familières qui accompagnent ses grandes soeurs comme des suivantes de tragédie et leur composent, pour ainsi dire, une garde d'honneur ; elle n'est, par définition, ni délicieuse, ni sublime, ni inépuisable : elle a la disgrâce de n'êlre que parfaite. Les beaux élans qui émeuvent l'imagination ou intéressent la sensibilité lui sont défendus ; on ne lyi permet que le sourire.....