Extrait du journal

LA POLITIQUE Un « électeur républicain » — du moins il se qualifie ainsi et l'hypothèse n'a rien 'd'anormal — m'envoie, une ex plication assez originale des violences commises envers certains candidats. ; L'électeur, me dit-il, se pénètre tous les jours de cette idée qu'il n'apasau> qu'il a très peu de recours contre ses députés, or.j il a .fini par se persuader aussi que toutes les promesses qui sont faites pendant là période électorale sont une sorte d'àbùs de confiance. Elles n'ont d'autre but que d'abuser l'électeur, en lui laissant croire' qu'on mettra en pratique un. programme irréalisable. Il y a là ce qu'on peut appeler tromperie sur la qualité de la marchandise vendue: L'électeur, en effet, reste le bec dans l'eau, tandis que l'élu se goberge et se soucie des réformes promises et atten dues comme un poisson d'une pomme. De là dégoût et colère : le dégoûté va grossir la masse des abstentionnistes, le colérique marque son mécontente ment par des violences que l'âme bour geoise réprouve, mais que l'âme ou vrière admet et. excuse par de, longues années de déception. « La preuve de la vérité de ce que j'avance ^ conclut mon correspondant — c'est que les violents s'en prennent à des députés sortants, non à des députés nouveaux qui ne leur ont rien promis et sur lesquels ils ne peuvent avoir de dé sillusion.» Le raisonnement m'a paru curieux à noter comme symptôme. Je voudrais espérer que les électeurs, républicains ou non, ont trouvé mieux que des huées ou des coups de poing pour manifester •leur mécootçntemegt à leurs anciens...