Extrait du journal

Mlle" Améfîé's'iiiclina sans répondre et Fbubert-Chocquard ne put remarquer la pâleur soudaine de ses traits. Toute la puissance d'une dissimulation de plusieurs années empêcha Mlle Amélie de se trahir. Son cœur battait à grands coups furieux, empli de désespoir et de haine. Elle courut dans sa chambre et sanglota comme un enfant. Vivre dans l'espoir d'être riche, de mener enfin une vie dorée de luxe et d'orgueil épanoui, se plier à servir minutieusement, avec une austérité profonde, un vieillard léger et narquois, feindre le désintéressement, la bonté, pour que surgît, à l'heure où une si belle constance devait être récompensée, la plus atroce des déceptions! Certes, Mlle Amélie s'était parfois souciée de la jovialité un peudésinvolte de Foubert-Chocquard. Il plaisantait souvent, imaginait des facéties dont elle daignait sourire. Mais elle n'aurait jamais pensé qu'il pût ne pas l'instituer sa légataire universelle, alors qu'il trouvait a chaque instant l'occasion de vanter sa fidèle et précieuse gouvernante, sa jeune*et chère amie à peine sexagénaire, sa seule amie, avec des accents imprégnés de fine cordialité. Ah! les rêves de Mlle Amélie les voyages, la bonne chère, le patronage d'œuvrés charitables qui fait monter vers vous l'encens des flatteries et des louanges Elle détestait les hommes, mais point leurs passions. Elle avait brûlé ses économies, pendant les rares loisirs que lui laissait le doux vieillard, au feu dévorant du baccara, dans une mai-...