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Le Figaro, 12 février 1918

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Le Figaro
12 février 1918


Extrait du journal

Avec la motion sur la paix votée hier par la Fédération de la Seine, le parti socialiste prend une direction extrêmement dangereuse. Il faut espé rer que ses chefs s'en rendent compte et vont s'expliquer là-dessus. M. Albert Thomas nous disait l'autre jourque trois ans de guerre avaient provoqué de l'énervement et de la surexcitation dans les milieux syndicalistes et ouvriers. Il en concluait qu'il faudrait rétablir les réu nions publiques et organiser de vastes discussions sur la paix et sur la guerre. Mais il n'est pas douteux qu'en ce genre d'assemblées, ce sont toujours les vio lents qui l'emportent, déterminent l'im pression générale et le vote. Les graves progrès faits dans les congrès socia listes par l'idée de paix à tout prix l'at testent avec éclat. La question se pose maintenant d'en rayer ces progrès et non de leur fournir une accélération nouvelle en leur per mettant de s'étaler. On n'y arrivera pas en instituant des débats contradictoires qui ne seraient bons qu'à produire de la fer mentation et du trouble : car la principale erreur des socialistes parlementaires est de, croire, aveuglément à la puissance souveraine de- la parole, de la phrase, des formules. Us s'imaginent encore qu'à Stockholm ou à Petrograd, ils au raient amené les social-démocrates ou les révolutionnaires russes à adopter un programme français. Mais le temps des incantations et des paroles magiques semble révolu. La bonne propagande se fait par d'autres moyens, par l'action, par l'exemple, par l'argent bien em ployé. Or, depuis la guerre, les uni fiés n'ont offert à leur clientèle que le vieux thème usé des revendications sociales; ils l'ont incitée à profiter de la guerre pour se créer des privilèges ; ils n'ont cessé de parler à la classe ou vrière de ses droits comme s'il y avait des droits supérieurs à la défense de la pa trie. Aujourd'hui, un Albert Thomas voit ayee une certaine angoisse les conséquences de cette surenchère. .11 n'est peut-être pas trop tard pour répa rer l'erreur, mais à une condition ex presse : revenir franchement,- haute ment à une politique nationale, et ne.plus confondre l'intérêt du pays avec l'inté rêt du parti. , Alfred Capus, de l'Académie française....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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