Extrait du journal
bon Français, qui, s'il est coupable aux yeux de quelques-uns, n'a commis d'au tre faute, en sOmme, que dd trop aimer sa patrie, en est réduit à s'évader de son pays. Eh bien ! croyez-ifioi, vous aurez un terrible réveil, vous tous qui oubliez si facilement, vous tous qui acclamez ce Wagner, qui nous a outragés à l'heure sinistre de la défaite, vous .tous qui copiez les mœurs allemandes, vous tous qui oubliez que Paris est la patrie de l'art et que ce n'est pas encore à Ber lin qu'il faut demander de grands poètes ni de grands écrivains ! ### Un jour, j'étais monté en wagon à Mulhouse. En face de moi s'assit bientôt un colonel allemand, qui me salua poli ment. 11 faisait froid ; je voulais former la' portière, mais je souffrais du bras droit et m'épuisais en efforts inutiles. Mon voisin s'empressa de me rendre ce service, et presque aussitôt, prenant la parole : — Vous arrivez de Paris, monsieur? dit-il. Permettez-moi de vous adresser une question : Désire-t-on la guerre en France ? — Désire-t-on la guerre en Allemagne ? répliquai-je. ■ , Il sourit et ajouta, changeant un peu de sujet : — Ah ! vous avez une bien belle armée dans votre pays, monsieur. J'ai vu les dernières manœuvres de votre cavale rie, et j'en puis parler savamment, car c'est l'arme où. je sers. Vous avez, cer tes, un des premiers cavalistes d'Europe, le général de. Galliffet... • Il y a quelques jours, M. de Galliffet a été destitué brutalement des fonctions qu'il occupait par un ministre qui n'é tait que simple capitaine, quand luimême était déjà brigadier. M. Bou langer a oublié les services rendus et l'héroïsme déployé, comme M. Thibaudin avait oublié l'admirable con duite du duc de Chartres, comme nous oublions tous, hélas I et le bien qu'on nous a fait, et les dévouements obscurs, et le patriotisme et le devoir saintement rempli. Oublier, c'est déjà coupable. Mais co pier nos ennemis, mais noiis faire leurs serviles imitateurs, mais courber le front devant ceux qui après nous avoir volé deux provinces convoitent de nous en voler encore deux autres, voilà qui est criminel. Maintenant qu'on me traite de « gêneur », si l'on veut. J'avais tout cela sur la conscience, et je l'ai dit. Albert Delpit....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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