Extrait du journal
Toute une histoire!... Le drame a commencé à cause d'une pou le qui, sortant d'une liaie, s'est jetée, affolée, sous la voiture. Mou ami, qui conduit une petite « dix che vaux », raisonnable comme une demoiselle de la confrérie, a voulu s'arrêter pour expli quer aux maîtres de la poule, qu'en vertu du nouveau code de la route, il était tout.à fait dans son droit. Mais il paraît qu'au dernier marché de Mézidon, il a été décrété que le code de la route était abrogé et que tout était remis en état, comme, au-, temps dea- rois fainéants qui montaient une « quatre-bœuis », sans accélé rateur. La dame de la poule, le monsieur de la poule, sortirent, eux aussi, en poussant des cris ; l'homme se campa' devant le capot, prêt à risquer sa vie ; la Normande saisit mon ami par le bras et, tout de suite, familière, lui dit : * — Tu la paieras ! — C'est justement pour vous affirmer que je suis dans mon droit que j'ai arrêté la voi ture. Vos poules traînent sur les routes à leurs risques et périls; le code de la route le reconnaît formellement... C'est à ce moment que nous apprîmes que le code de la route était supprimé* dans la région ; cette nouvelle nous ayant paru stupé fiante, il nous parut urgent d'en demander la confirmation à la maréchaussée. Le gendarme sortit de la gendarmerie, nutête, en bras de chemise et une pipe aux dents; la Normande tout de suite lui.de manda : — N'est-ce pas qu'il doit nous payer la poule qu'il a écrasée? Le gendarme cracha, battit sa pipe contre son talon et rentra dans la- gendarmerie. Je riais sottement, persuadé que ce Salo mon se défilait ; mais le temps d'échanger quelques mots pointus avec la fermière, tan dis que l'herbager dressé devant le capot, continuait à préférer la mort au sacrifice de sa volaille, le gendarme ressortit, coiffé, bou tonné, correct, revêtu de son uniforme. Main tenant il pouvait arbitrer la querelle. La Normande récidivait : — 11 m'a tué uiie poule... — Qui ? — Lui ! Et de son doigt tendu, elle mon trait mon ami, plein de dignité et sûr de soi. — Avec quoi? — Avec sou auto ! — Avec sou auto?... Il s'agirait de con naître les conditions exactes de l'accident... Mon ami prit la parole pour expliquer rai sonnablement l'affaire; mais, déjà, sa fem me, qui est une jeune femme nerveuse, lui dit : — Paie-la donc, leur sale poule! et qu'ils nous fichent la paix ! Ah! les villageois n'aiment pas, à ce qu'il m'a paru, qu'on traite leurs poules de sales poules. T.a jeune femme nerveuse a été traiy tée comme nous n'oserions pas traiter la pou le la plus sale. Naturellement tant de gros sièreté nous parut intolérable, tandis que je...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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