Extrait du journal

Il est rare de voir, au banc des accu sés, un agent et un délinquant. La 17e chambre correctionnelle, présidée par M. Ingrand, a présenté hier ce spectacle. Le 20 mars 1935, M. Pérrier cassait une vitre dans un wagon du Métro; il fut conduit au poste central du 12° ar rondissement ou il opposa aux agents une résistance que rendit redoutable sa force herculéenne. Quand on voulut l'enfermer dans la chambre de sûreté, il plaça sa jambe droite entre la porte et le chambranle et il fut impossible de la lui faire reti rer. Le brigadier Laurent décida alors d'employer les grands moyens. Il en leva le soulier et la chaussette du pied récalcitrant, alluma des journaux et, tel un « chauffeur » du temps jadis, tenta de faire rôtir Pépiderme de M. Perrier. Celui-ci préféra retirer son pied et la porte put être fermée. Le lendemain, au' petit Parquet, le détenu porta plainte. Le docteur Paul constata qu'il souffrait de brûlures au second degré, avait des traces de coups sur le corps. Il estima l'incapacité de travail d'un mois. Le brigadier Laurent et Perrier ont donc comparu hier devant le tribunal. Le premier réclame l'application de la loi pour rébellion, coups et outrages à agents dans l'exercice de leur fonction. Le délinquant réclame 15.000 francs de dommages-intérêts. Jugement h huitaine....