Extrait du journal

tait obstinément la charge sur le tambour que je lui avais donné. — « Mais, Gaston ! cria la mère, — finis donc 1 — Tu » nous casses la tête avec ton maudit tambour. — Que » le diable emporte celui qui te l'a donné 1 — Du reste, » quand on est si laid et si bête, on ne peut faire au mon » de que des surprises désagréables. » L'enfant confus et rougissant alla s'asseoir dans un coin et se mil à sucer la baguette de son tambour en fa çon de sucre d'orge. — « Allons, autre chose, — reprit la mère, — tu vas ■» t'iempoisonnei-, maintenant. — Veux-tu retirer cela » de ta bouche ! — » Tiens, maman, dit en Rapprochant une jeune fille » de douze ans, ma filleule, vois donc la jolie boite àou» vrage que m'a donnée M. Saint-Phar. — « Oui, ma fille — superbe ! — Cela coûte vingt-huit » sous sur les boulevards et vingt sous en marchandant.'— » Or, comme M. Saint-Phar est un cancre, je suis sûre » qu'il a tracassé deux heures la malheureuse marchande » avant de lâcher ses vingt sous. » — Mais, — ma bonne,— dit doucement le mari,— tu » es injuste — nous avons cinq enfants, et Saint-Phar a » fait très convenablement les choses. » — Très convenablement? ah! très convenablement! » — reprit la mère avec une sorte de furie : — Je vous » dis, moi, que c'est un ladre. — Savez-vous combien il » a dîné de fois à la maison cette année? trente-huit fois. » Ce sont des dîners qui lui reviennent à vingt-deux sous. » — Aussi j'en louerai des fleurs et des ananas pour re» cevoir magnifiquement M. Saint-Phar. — Samedi der» nier il a mangé trois fois des truffes et les domestiques en » ont fait des gorges chaudes à la cuisine.......