Extrait du journal
LA FOULE Dès le matin, de tous lelc points de Paris, des groupes nombreux se diri geaient vers Neuilly. Les ouvriers de Ménilmontant, du fau bourg Saint-Antoine, désertent en quantité les ateliers. - •A midi, deux cents étudiants quittent la rive gauche en bon ordre et sans cris. Sous la plaie battante qui fouettait le visage, on voyait des hommes appartenant à toutes les classes de la société s'avancer en baissant la tête; lés blouses sont col lées, aux flancs, les paletots sont trans percés; qu'importe on va toujours. Les postes de l'octroi, à la porte Maillot et à la. barrière du Roule, sont pleins .d'es couades de sergents de ville. Il y a aussi des pelotons de gardes de Paris. De même, la mairie de Neuilly est occupée militairement. Les agents n'ouvrent pas la bouche. Il n'y à provocation d'aucune part encore. D'ailleurs, dans tout Neuilly on cher cherait en vain un tricorne. Il n'y en a pas un seul de visible. Cette mesure in telligente, et destinée à calmer ; les es prits, est généralement bien accueillie. Mais le peuple se met à faire sa police lui-même; lés voitures encombrant l'a venue et la rue du Marché, on. prend les chevaux par la bride, on organise un va-et-vient, et, finalement, on n,'en laisse plus passer pour éviter- l'encombrement. C'est une mer de têtes, avec ses va gues et son écume. Les rues avoisinantes»sont pleines, bondées; on n'y jette rait pas une épingle. Des hommes sont grimpés sur les ré verbères, sur les grilles, sur les arbres, sur tout de qui permet de voir un peu. Quelques boutiques, de Neuilly sont fermées. Sur l'une d'elles on lit cette inscription : Fermé pour cause de- deuil pucrnc. Mais cette foule si immense n'est pas venue là pour pleurer un ami, elle n'est même pas venue pour rendre hommage à un républicain. Son allure bruyante, houleuse, dégagée, indique clairement que ce qu'elle veut, c'est protester contre ce quelle appelle' carrément un assassinat et surtout voir,...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
En savoir plus Données de classification - victor noir
- rochefort
- flourens
- auteuil
- delessart
- louais
- hamel
- pinard
- canrobert
- roy
- neuilly
- paris
- victor
- montmartre
- courbe
- versailles
- antin
- concorde
- gela
- courbevoie
- sénat
- drouot
- vive la république