Extrait du journal

INSTANTANÉ L'inconduite de Lucle^ Qu'un joli conte est donc une chose déli cieuse lorsque le récit, est sobre, logique, as sez imprévu pour retenir l'attention, pas trop imprévu pour pouvoir ' demeurer « dans la vie » quand même, et lorsque lo narrateur a la coquetterie de conter en une langue d'un tour tout à fait classique, en une langue qui sait être toujours élégante, de cette véritable élégance qui se défie des couleurs trop vives ou heurtées ! . Hier soir, devant un joli feu de bois — ma maison, Dieu merci, ne bénéficie pas du « con fort moderne » et je ne suis pas chauffé administrativement, par un anonyme • et triste «chauffage central!» — après mon dîner, j'ai relu l'Inconduite de Lucie, le charmant et célèbre recueil de contes de Max et Alex Fis cher. ■ Comment il.- se> fait qu'hier soir, précisé ment, j'ai songé à passer, ainsi, trois heures à relire l'Inconduite de- Lucie ? Sachez qu'une nouvelle, édition'de cet heureux volume — fort adroitement et fort spirituellement illustrée, 'd'ailleurs, 'par L. Métivet — vient de paraître en librairie... Et vraiment, je ne regrette pas ma soirée ! Certes non ! Des trois ou quatre volumes de contes que nous devons à , la verve jumelle et au joli' ta lent des frères Fischer, l'inconduite, de Lucie est, peut-être, le plus réussi. Si tous les contes qui composent ce recueil sont tout à fait amu sants (connaissez-vous « La Cure », « Paul, Edouard, Emilie et le Funiculaire du Grosshorn », « Les ■ Deux Drapiers » ?) il en est aussi,plus d'un, dans la quantité, qui est mieux qu'amusant et qui, ainsi que l'exprime assez bien un terme de notre argot de lettres, ■« va loin ». Et puis, n'est-ce pas dans l'inconduite de Lucie que se trouve « Le Plus Petit Cons crit de France», ce charmant, ce délicieux, ce. parfait, oui, ce parfait récit — que vous con naissez certainement, celui-là ! — qui parut pour la première fois dans la Revue de Paris, voici quelques années,-et qui, depuiè, connut une si extraordinaire fortune ? — M. V....