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Le Figaro, 14 mars 1867

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Le Figaro
14 mars 1867


Extrait du journal

amour et disposée à le bien recevoir. Il se disait que c'était pour lui qu'elle avait revêtu cette fraîche et at trayante toilette, pour lui qu'elle avait laissé découvrir ses épaules et'placer des fleurs dans §es cheveux. Il croyait toucher au but si longtemps poursuivi. Ces coupables espérances allumaient dans ses yeux une flamme sombre et brillante. Son cœur battait à lui rompre la poitrine, ses inains tremblaient et son regard nie pouvait se détacher de ce corps jeune et charmant qui semblait s'offrir dans sa naïve innocence à ses in fâmes convoitises. Sous ce regard .luxurieux, Serverette se sentait mal à l'aise. Sans le voir, elle en devinait le sens, et Chava net lui apparaissait tel qu'il était lorsqu'il avait osé parler de son amour. Que se passa-t-il en elle ! Fut-elle alarmée en entrevoyant le piège tendu à sa vertu? Sa pudeur souffrit-elle des ardeurs que Chavanet ne pouvait plus cacher? Il faut le croire, car tout d'un coup elle se leva, et prenant la main de madame de Pélussin . — Je suis souffrante, dit-elle; permettez que je me retire. Et sans attendre une réponse, elle sortit rapide ment, après s'être inclinée devant Chavanet. — Eh bien ? demanda celui-ci, devenu subitement soucieux, en attachant sur Pauline un œil interroga teur. — On ne fait pas de ces jeunes filles ce qu'on veut, répondit-elle. Elle ne savait, rien et ce n'est pas en un jour qu'elle peut tout apprendre. Mais si son ignorance la rend sourde à mes excitations, elle lui donne en même temps un attrait qui doit vous faire prendre pa tience. Attendez encore. Vous n'y perdrez rien. — Attendre ! touj ours attendre !... En prononçant ces paroles, Chavanet se leva et se • mit à marcher avec animation. — Voilà trois mois que j'attends. reprit-il. Vous m aviez promis...* Elle l'interrompit vivement. — Tout ce que je vous ai promis, vous l'aurez. C'est une afi'aire de temps. ■—Oui! une affaire de temps! Et, dans doux .jours,...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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