Extrait du journal

vicç, les militaires rentreront dans leurs foyers. Les souscriptions sont établies comme suit : Les membres donateurs et les membres fon dateurs, 50 francs ; les membres bienfaiteurs, 25 francs, une fois versés ; Les membres adhérents, depuis i. franc, souscription annuelle. Pour le Comité provisoire : Jules Lodvet. 4, rue Halévy, où sont reçus les dons, ainsi que les cotisations et adhésions. Il me semble difficile de mieux répon dre aux vœux du Comité de santé, réuni par les soins de M. le ministre de la guerre et proposant (on ne saurait trop répéter ceci) « de généraliser dans les ca sernes les salles de récréation et de lec ture pour les soldats et "de favoriser ainsi, pour les militaires, un milieu es sentiellement moralisateur ». L'œuvre des Jeux du soldat ne songe pas! seulement à la salle de recréation qu'onveut établir dans les casernes. Elle songe aussi à la salle de lecture. Elle enverra, dans toutes les villes où nos troupes sont stationnées, des paquets de livres et de revues... Elle voudrait que le soldat, chez lui, eût «un coin de foyer, pour lire, écrire, causer ». Si l'on veut apprécier dès maintenant les résultats que l'œuvre des Jeux du soldat a obtenus sur les points où s'est exercée sa bienfaisance, il suffira de lire quelques extraits des lettres reçues par le Comité provisoire. Un colonel d'infanterie s'exprime ainsi, le 11 janvier 1902.: Rien ne peut être plus moralisateur que de retenir nos jeunes gens en leur offrant des distractions convenables... L'œuvre des Jeux du soldat peut avoir une si salutaire influence, en les soustrayant aux dangers de l'alcoo lisme et de tout ce qui l'accompagne !... Le 17 février, un autre colonel apporte son témoignage a l'œuvre des Jeux du soldat: Vos jeux, nos salles de récréation, les con férences avec projections lumineuses nous, permettront, n'en doutez pas, de retenir beau coup de nos hommes à la caserne, et ainsi bien des entraînements seront évités. Depuis leur installation, je remarque déjà une notable diminution dans le nombre des punitions graves, celles prononcées pour ivresse notamment. L'oeuvre des Jeux du soldat a, dans cet heureux résultat, la plus grande part. Voici les remerciements d'un capitaine d'artillerie: Merci, cher monsieur, merci du fond du cœur... Je renonce à vous dépeindre la joie de mes canonniers lorsqu'on les réunissant je leur ai fait admirer les belles choses que vous leur envoyez, après les avoir gâtés déjà au commencement de l'hiver. ; •En les leur remettant en votre nom, je leur ai d'abord donné lecture de la notice qui défi nit si bien le but et le développement de votre œuvre. Ensuite je leur ai lu, d'une voix un Êeu émue, je vous l'avoue sincèrement, votre onne et affectueuse lettre; et, comme l'émo tion est communicative, je remarquai, ou plu tôt un de mes lieutenants me fit remarquer que quelques hommes avaient peine à retenir leurs larmes. Ceci se passe de commentaire, et ce lan gage muet, significatif, de reconnaissance vous dira, cher monsieur, que nos braves ca nonniers savent apprécier la bienveillance et les généreuses attentions dont ils sont l'objet de votre part et de la part de vos collabora teurs. Autre témoignage, signé par un com mandant d'infanterie : Hier dimanche, il faisait un temps su perbe; j'ai pu gardèr au camp presque tout •mon monde; et, de midi à cinq heures du soir, les jeux ont fonctionné avec un entrain qui m'a fait le plus grand plaisir. Notre salle de lecture est bondée tous les soirs; elle est devenue trop petite. Les cabarets qui avoisinent le camp sont dans le marasme. Il ré sulte d'un rapport de la gendarmerie que plu sieurs sont déjà fermés; il n'en reste plus que deux, — j'espère bien en avoir raison. Les résultats obtenus depuis que je suis entré dans cette voie sont indéniables, et c'est à votre généreuse initiative que nous le devons. Lettre d'un colonel de chasseurs à che val : Grâce au généreux concours de votre œu vre, les cavaliers viendront de plus en plus dans leur salle de lecture et de récréation, sûrs d'y trouver la distraction qu'ils cherchent et dont ils ont besoin. L'homme qui peut écrire, lire ou jouer sans être dérangé à tout moment coriime dans la chambre, ou sans être obligé de consommer comme au café; celui qui, enfin, en été, pourra se livrer, au quartier même, à l'un de ses jeux favoris, pensera forcément moins à sortir et à goûter les distractions malsaines du dehors. Un commandant écrit, le 20 février : J'ai reçu votre généreux envoi et vous en remercie profondément. J'admire une œuvre qui a pu faire déjà tant d'heureux et a arraché tant de jeunes gens aux mauvais lieux et à l'alcool... Constatation d'un capitaine : Tous les soirs, les jeux battent leur plein et plus des trois quarts des hommes s'amusent tranquillement, au lieu d'aller, comme ils le faisaient, avaler toutes sortes de drogues... Un colonel d'artillerie : Depuis quelques semaines, nos réfectoires transformés en salle de récréation sont fré quentés par les canonniers. Ils y trouvent des livres, du papier à lettres... Les diman ches, nos cours présentent un aspect' animé qu'elles n'avaient qu'aux heures de manœu vre... Nous éprouvons une bien-vive satisfac tion à constater l'entrain et la gaieté qui y ré gnent. Bientôt les cabarets seront complète ment déserts, et ce jour-là vous aurez droit à la reconnaissance de tous les Français qui ont le souci de l'intégrité physique et morale de notre race. Tout commentaire serait superflu après ces témoignages décisifs, dont je pour rais encore allonger la liste. Je recom mande à. nos lecteurs l'œuvre des Jeux du soldat. Le programme de cette œuvre est vaste et généreux ; il s'en...