Extrait du journal

Souvenir du II novembre. Deux soldats aveugles, près de la Made.eine, sont assis sur un banc du boulevard. On les amène là, presque tous les jours de beau temps... Le flot de joie toute pure déferle vers la Concorde. Les Américains font du bruit,'tirent des pétards; des cortèges passent chantant la Marseillaise-, 011 crie, on conspue Guillaume. On acclame Foch, Clemenceau, les poilus. Alors l'un des aveugles, au milieu du tumulte, se penche vers son camarade : — Tout de même, hein 1 Ça vaut le coup! — Pour sûr, dit l'autre. Et, silencieux, ils écoutent la joie de cette foule immense qu'ils ne peuvent voir....