Extrait du journal

Ils s'en iront. Et n'estimez-vous pas qu'il est inhumain de les faire partir par eau ? Car on les expose, de la sorte, au mal de mer. Je sais bien que l'antique procédé de la chaîne est démodé. Je sais aussi qu il en est qui s'en réjouissent. Pour moi, je le trouvais pittoresque et même je le trouvais ad valorem. Mais voilà. Un poète a passé par là. Il a décrit la chaîne des forçats dans un accès de romantisme tellement imagé, qu'il a réussi à en inspirer le dégoût. Il a dit la fête du départ pour Toulon, l'opération du ferrement faite devant les faces terribles des prisonniers collés aux grilles. H a peint les imprécations démoniaques, les trépignements de ces forcenés à l'appel ; la pluie fouettant lss forçats nus...