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Le Figaro, 15 septembre 1898

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Le Figaro
15 septembre 1898


Extrait du journal

. N'allez pas croire, au seul vu de ce titre, que Paris soit actuellement en proie à quel que révolution. Ne croyez pas surtout que je veuille vous entretenir de < l'affaire » en cours, laquelle a, en effet, le don de mettre toutes les cervelles à l'envers. Non, non; ce n'est pas au figuré, mais bien au propre que j'entends parlerParis est litté ralement sens dessus dessous, livré d\i matin au soir aux terrassiers, aux égoutiers, aux maçons, aux couvreurs, à tous ces corps de métiers .que le ciel a inventés pour la damna tion des gens pressés. Vous marchez sur le trottoir, allantd'unpas agile à vos affaires. Soudain une palissade se dresse devant vous, et une voix vous inter pelle : «Passez au large! » Vous n'avez que le temps de 'vous garer pour ne pas recevoir quelques plâtras. Vous étiez tombé sur une maison qu'on démolit ou qu'on répare. Si vous vous aventurez sur la chaussée, c'est bien pis encore. La- plupart de nos rues sont éventrées, bouleversées de fond en comble.Ici, il s'agit de travaux d'électricité ; là, de l'ins tallation dupavage en bois ; plus loin, d'une pose de rails pour un tramway." A tous les coins de rue apparaît le. terrible poteau fron tière, fléau des Parisiens et épouvantail des cochers : Rue barrée !... Ces pauvres cochers ! il fâut les entendre maugréer contre l'administration, contre les entrepreneurs, contre les ouvriers, contre le diable'et son train ! Ils s'aventurent, de con fiance, dans une rue ou sur un boulevard. Tout à coup, sous peine d'être précipité dans quelque fondrière, il faut obliquer à droite ou à gauche, ou même rebrousser chemin. La rue est'barrée : inutile d'aller plus loin ! .—. Si c'est possible, monsieur !... me disait hier mon ■ cocher. Ça n'est plus des rues, c'est des impasses !... - Je n'étais pas pressé, heureusement. Autre ment, j'aurais fait chorus avec lui. Il n'y a rien de plus désagréable, quand vous avez pris une voiture jour aller plus vite, que d'être...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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