Extrait du journal

dans la dernière comédie de M. Augier font, en effet, pitoyable figure à côté des caractères nettement "dessinés que l'arc-* teur a mis au théâtre autrefois. Le père Forestier, dont M. Augier eût fait, en d'autres circonstances, un de ces types coulés en bronze, que -nous trouvons ailleurs dans le répertoire du poëte, ne s'élève guère au-dessus du vulgaire bénisseur du mélodrame. On le pose en sculpteur illustre, il affecte les allures d'un grand artiste, on l'appelle, dans les ateliers, Michel-Ange, mais il pense com me un fabricant de pipes en écume de mer, et ne s'élève jamais au-dessus du raisonnement d'un bon père du théâtre de l'Ambigu. On sait comment, au premier acte, il apprend l'amour de son fils pour Léa et là douleur qu'il ressent à cette découverte. Il y a bien de quoi, grand Dieu! Voilà un jeune artiste qui est l'amant d'une femme estimée, libre de placer son oœur depuis qu'elle est séparéode son odieux mari. Michel-Ange eût souri de cette aventure, mais le sculpteur Forestier, élevé dans les traditions de l'Académie, exige que les choses se passent régulièrement. Léa doit concourir pour le grand prix de Rome de l'amour. Le vieux Forestier se constitue jury et décernera la médaille. Si la tendresse de Paul survit à une séparation qui prend les allures de la trahison, le vieux Fores tier couronnera le vainqueur en séance solennelle et permettra à Léa d'aimer & son gré, à l'instar des anciens....