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Le Figaro, 16 janvier 1870

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Le Figaro
16 janvier 1870


Extrait du journal

A propos de chefs, la meilleure preuve à nous donnée, que la foule contenait au moins les huit dixièmes de curieux, c'est que la plupart des assistants ignoraient même les noms des. chefs, quand ceux-ci, aux fenêtres de la maison mortuaire, se montraient « au peuple » de quart d'heure en quart d'heure avec la régularité d'un coucou d'horloge suisse. — Tiéns ! le bonhomme à Galopo ! s'est écrié un de mes voisins en voyant appa raître l'orateur Jules Vallès, qui effective ment ressemble assez au bonhomme en cire du tableau automatique servant de réclame au pédicure Galopo. —Ah ! voici le vieux monsieur ! disait un autre, quand la fenêtre encadrait M. Delescltize qui, j'en suis certain, se croyait mieux contra. Ce chef de parti sera même étonné quand je lui aurai affirmé que bien des gens l'ont pris pour le baron Taylor. Et de fait, on se demande pourquoi le baron Taylor a manqué à toutes ses habi tudes en ne suivant pas le, convoi d'un homme de lettres; il avait pourtant là un. assez nombreux public pour écouler un de ses discours... émus. Les frères et amis n'ont pas été satis faits de l'entente assez peu cordiale dont ont fait preuve les hauts barons de la dé mocratie. Nul accord n'est possible entre ces messieurs, dont chacun voulait faire primer sa volonté, même après que le grand lama eût parlé ! Aussi les mots de traîtrise et de reculade ont-ils été pronon cés en présence d'un cercueil et surtout à propos de la direction à donner au con voi funèbre ! Pour une fois que les uns se trouvaient prudents, les autres ont crié, à la trahison ! Oui, prudents r car une af freuse boucherie pouvait suivre au retour le plus petit semblant d'émeute; il est donc très heureux que parmi les divers appels qui lui ont été faits, la foule ait écouté ceux qui lui conseillaient la prudence. On'frémit en songeant aux menaçantes précautions militaires qui avaient été si bien préparées. Nous n'en avons vu qu'une faible partie aux Champs-Elysées, dans cette cavalerie qui a barré le passage et au milieu de laquelle chevauchait brave ment M. Chevandier de Valdrôme, au grand étoimement des hussards, qui l'ap pelaient < le général sans plumet ». Imitant peu la prudente réserve de l'armée, les agents de police ont voulu montrer forcément leur zèleT quand à la barrière ils sont tombés sur la foule qui n'avait rien d'hostile. Si l'émeute avait eu lieu, les policiers en eussent été là première cause. J'ai vu le moment m ils allaient tomber à bras raccourcis sur...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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