Extrait du journal

M. A... de X... venait de terminer ses études ; son pre mier soin fut de supplier son père de lui permettre de "parcourir un peu ce vaste universTïe pêre se faisant tii«r l'oreille, le fils redoubla d'importunitê, à ce po'iiit que M. de X... ne tarda pas à éprouver le plus violent désir de se sevrer momentanément de son héritier : — Écoute, lui dit-il un jour, voici de l'argent ;. pars quand tu le voudras, mais aune condition. — Laquelle? — demanda le jeune homme. — C'est qu'à ton retour, tu ne t'aviseras jamais de me raconter les voyages, Les chemins dé fer nous ont en effet gratifiés d'une race de pèlerins qui tend à devenir le fléau de la société. Ces messieurs ne parcourent que des sentiers battus et rebattus depuis un siècle ; ils emportent avec eux, pour les rap porter soigneusement, des admirations et des descriptions toutes faites. — Je pars pour la Suisse, disait un jeune homme à M. de Montrond, je vais tenter l'ascension du mont Blanc. — Eh bien ! lui répondit le vieux roué, suivez un con seil d'ami : faites en sorte de vous laisser emporter par une avalanche; c'est la seule manière distinguée de vous en tirer....