Extrait du journal

y regarde de si près, si on jette tous les gens fautifs par dessus bord, qu'est-ce que nous allons devenir, nous autres ré publicains! » Gomment! oïl ne peut plus défaillir, maintenant? Eh bien, alorSj à quoi ça sert-il d'être républicain? » Gomment! il .faut rester honnête? Eh bien, alors, à quoi ça sert-il d'être républicain? » Gomment! on ne peut plus faire ses petites affaires? On ne peut plus être ac cusé de vol, de concussion, on ne peut plus se faire renvoyer d'une administra tion, se faire chasser d'un régiment, se faire rayer de la Légion d'honneur?... JEh bien alors,à quoi ça nous sert-il d'être Républicain? vous verrez que bientôt on nous défendra même de piller les mai sons, d'assassiner les gendarmes et de fusiller les curés.' Ça va être un parti fer mé! » Et, là-dessus, on raconte que l'on voit nos pauvres démocrates se promener d'un air pensif, en réfléchissant à leur malheureux sort... Tandis que les conser vateurs s'en vont battant des mains et ré pétant : • , « Une fois entrée dans cette voie, la démocratie est perdue ! La force de la démocratie, c'était précisément d'être ouverte à tout ce qui tombait, des au très çartis, à tout ce qui ne trouvait plus de place ailleurs. » On avait beau être pris et repris par la justice, on avait beau avoir commis tous les crimes, on ne pouvait jamais tomber assez bas pour n'avoir pas le droit de se faire républicain ! » Alors même que toutes les portes vous étaient fermées, alors même qu'on .ne pouvait plus être ni magistrat, ni sol dat, ni marin, ni prêtre, ni administra teur, ni rien, il vous restait toujours cette ressource suprême: d'entrer dans le grand _parti démocratique, le parti de la misé ricorde. » De là le prestige de ce parti, de là sa force... et malheureusement M. Gam betta vient d'y porter atteinte. »...