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Le Figaro, 16 juin 1867

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Le Figaro
16 juin 1867


Extrait du journal

Ensuite il passa en revue l'accusation, et les plaidoyers des deux avocats. Puis prenant la parole, il expliqua d'une manière nette et concise la cause des dé bats. — Messieurs, ajouta sir Morgan Blood, à présent l'accusation sous les poids de laquelle la prévenue paraît devant vous, n'admet plus de discussion. Vous ayez en tendu les deux représentants de la loi, ainsi que les témoins appelés par eux. Le fait des deux mariages est suffisamment établi par les preuves qui vous ont été fournies. Vous savez q[ue le défenseur a pris pour base la nullité de celui qui a été célébré clandestinement. Pourtant ce tribunal n'a aucun droit de prononcer la nullité ou la validité dudit mariage; ce privilège revenant exclusive ment à la chambre de justice spirituelle présidée par Mgr l'archevêque de Cantorbéry. S'il est nul, admettons-le un ins tant, nous ne pouvons voir aucun obstacle au second qui se trouve alors parfaitement légal. Si, au contraire, il n'y a pas lieu de le considérer comme tel, le dernier est cri minel et justifie, l'accusation de bigamie commise, hâtons-nous de le dire, sans au cune intention. Il est donc un point qu'il vous faut bien étudier, et sur lequel vous allez avoir à vous prononcer. La prévenue au moment de s'unir au vicomte de Strat ton, connaissait-elle ou non l'existence de son premier mari. Si, après ce qui vient de se passer, vous maintenez l'affirmation, la loi vous commande de condamner. Faites votre devoir. Mais, d'un autre côté, si vous jugez qu'elle pouvait avoir d'excellentes raisons de se croire libre et par cela même autori sée à contracter le second mariage, vous rapporterez un verdict d'acquittement. C'est à ce seul point quô cette question des plusdélicates est ramenée. Veuillez passer, messieurs, dans la salle des délibéra tions. Les juges se levèrent et sortirent par une porte derrière l'estrade. Le silence qui avait régné jusqu'alors cessa tout à coup, et bientôt un murmure...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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