Extrait du journal
Le baron Larrey, qui eut le rare bonheur d'égaler son père en mérite et en célébrité, dans la même profession, va avoir comme lui un monument, et il l'aura auprès de la statue de son père, à sa place naturelle, .au Val-deGrâce. Combien trouverons-nous dans l'histoire, nous ne dirons pas de génies, mais seulement de célébrités, dont le nom se perpétue avec le même éclat ? Il y a les trois Vernet, Joseph, Carie et Horace, le père, le fils et le petit-fils, et quelques familles d'artistes où les traditions créent parfois le talent, mais combien rares les généalogies de cette sorte, dans les lettres, les scienèes et la politique! Il faut être juste cependant : si la célébrité des deux Larrey a tenu à leur mérite, elle doit quelque chose également à l'amitié des deux Napoléon : cela ne diminue en rien leur valeur; c'est une simple et juste consolation pour tant d'autres. La chance est au mérite ce qu'est une projection . électrique aux monuments, dans la nuit sombre : elle les révèle. La chance du premier baron Larrey fut d'avoir fait la campagne d'Egypte avec Bona parte. Jamais Napoléon n'oublia ces anciens compagnons de sa première gloire, et quand il voulait donner la plus précieuse marque de sa faveur à quelque vieux grognard oublié dans les rangs, il haussait sa main jusqu'à son oreille et disait: — Je te reconnais, toi: tu étais en Egypte avec moi! Et le vieux grognard en avait jusqu'à la fin de ses jours, à se dire et à répéter à tous: — L'Empereur m'a reconnu ! Lorsque Dominique-Jean Larrey, premier chirurgien de la garde impériale, reçut une dotation de 5,000 francs... en Poméranie, avec le titre de baron, l'Empereur lui donna pour armoiries tout ce qui pouvait rappeler la cam pagne d'Egypte: un palmier, un dromadaire et une pyramide. Il n'y manquait qu'une mo mie ! Je ne plaisante pas ; je prends ces docu ments dans TArmoriai du premier Empire que publie en ce moment le vicomte Révérend, et où se trouvent tous les titres donnés en France ou à l'étranger, avec la descendance "des premiers titulaires^ Et c'est une chose très curieuse à étudier à tous points de vue, que cette reconstitution d'une noblesse et non d'une aristocratie. Une aristocratie n'existe qu'en ayant part au pouvoir, et Napoléon ne l'entend pas ainsi ; il veut simplement, comme Louis XIV qu'il imite souvent, une noblesse de cour destinée à re hausser l'éclat du trône et à perpétuer l'atta chement à sa dynastie. Bien mieux, il veut l'attacher à sa gloire, l'intéresser à sa puis, sance.la faire solidaire de ses succès,, et il ne i donné autour de lui que des pitres étrangers et des dotations à l'étranger dontie Mont d« Milan est le centre administratif....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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