Extrait du journal

Le coiffeur prodigue ses bons offices raviraient l'œil d'un peintre.'En plein air, le coiffeur prodigue ses bons offices à un client assis sur une vieille caisse, sa serviette autour du cou, qui a confié sa tête à la tondeuse agile. Sous un ar. bre, les enfants de troupes « mascottes » et porte-bonheur du régiment, casqués comme de vieux poilus, se roulent dans l'herbe. Ils se sont très vite acclimatés chez nous. Bien que ne parlant pas la même langue, ils s'entendent parfaitement avec les gens du pays, qui arrivent à bredouiller quelques expressions russes; nos alliés, en échange, ont appris quel ques mots de français. Les gestes rehiplacent les paroles. J'ai vu des Russes, dans une' boutique, acheter différentes choses. Ils .déployaient pour se faire en tendre de la marchande une ingéniosité admirable. La vieille ne comprenait pas toujours, alors elle disait tant bien que mal : s' — Nie ponimai 11 (je ne comprends pas). • Et ils riaient, l.es soldats et la vieille 'femme, de tout leur cœur: Des marchands qui vendent de tout se sont très vite installés, partout- où ils le pouvaient. Les maisons sont ébréchées, les vitres brisées, les boutiques n'ont plus rien de leur destination pre mière, mais qu'importe?... Il y a des « magasins » où l'on vend des légumes...