Extrait du journal
Aujourd'hui, où il n'y a pas une dune de sable, un monticule de terre, qui ne rêve de se transformer en ville d'eaux, comment se fait-il qu'une véritable ville d'eau créée par Dieu.s'ignlbre à ce point. Tandis que Nice et Cannes/sont par tout renommées pour le montant et la vivacité de l'air, comment la Touraine ne l'est-elle pas encore pour la douceur -et le moelleux de son climat? En un mot,, comment ignore-t-on qu'à trois heures de Paris, se trouve une côte bénie du ciel, couverte de lauriers, de grenadiers et de figuiers, une cote ou l'O livier. lui-même brave i^os hivers, véri table pays de la « Belle au Bois dor mant, » qui rend le repos aux plus agi tés, absolument comme la Corniche rend le mouvement aux plus paralysés. On nous envoie passer l'hiver à Montreux? En vérité, Rochecorbon et Vouvray sont autrement chauds que Montreux ! Pour trouver un air aussi doux, il faut aller jusqu'aux Pyrénées. Ge qui a manqué, à ce pays, c'est quel• ^w'wn.Quelqu'un non point pour l'embel lir, mais pour le faim connaître. On a parlé de .ses châteaux, de ses cités et de ses rivières, on a exagéré peut-être cer taines descriptions, ce qui a rendu le touriste plus sévère, et on n'a pas dit ce qu'il fallait dire. Absolument comme si, à Cauterets, à Enghien, on a.vait vanté uniquement les charmes du paysage sans dire les vertus du pays. . Et pourtant, comme ce serait facile! Comme il serait facile d'organiser de Saint-Symphorien à Vernou une ville d'eau de trois lieues de long. Point n'est besoin de matériaux. On n'a qu'à creuser pour avoir deux habitations : l'une dans le rocher avec les trous qu'on a faits, l'autre au dehors avec les pierres qu'on a retirées. Sans parler qu'on trouve ici — non point la province mais Paris lui-même, avec toute son élégance et tout son es prit. Eh monDieu ! peut-être que le malheur de ce pays vient de la vertu même du...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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