Extrait du journal

Des rues étroites, bordées, de palais aux murs gris ou rosés percés d'ogives, des palais qui n'ont paà l'austérité guerrière dés demeurés florentines et dont les toits crénelés se profilent sur le ciel avec une fantaisie heureuse. La piàzza del Campô, grouillante, bariolée, comme un marché 'du moyen âge, étale sa vie insouciante sous la garde du municiipio dont la tour enhardie semble vouloir percer la voûte céleste et bleuâtre. Sienne, la ville des oratoires mystérieux. Celui de Sainte-Catherine, n'est que la petite maison de la sainte, dont toutes les pièces, même la cuisine ou cucina, ont été transformées en chapelles, et présentent au visiteur leurs plafonds ornés de caissons dorés que le temps et les prières ont imprégnés de charme subtil. Celui de San Bernardino est l'oratoire de la Beauté. Il semble un temple élevé en l'honneur de tous les charmes de la vie, où l'esprit, loin. de désirer le détachement des biens de la terre, comprend tout le prix, toute l'inestimable valeur de la vie. C'est un oratoire où l'on désirerait passer des heures, parce qu'on est sûr d'avance qu'en y restant, toutes les illusions jolies' des maîtres qui l'ont décoré, et y ont laissé le meilleùr d'eux-mêmes s'échappe'raierit des fresques, des rinceaux, des caissons, pour danser autour de [vous, comme des sylphes....