Extrait du journal

— Malgré leur air sauvage, nous dit-il, ces . messieurs étaient « très gentils ». Nous fî mes bon ménage pendant leur séjour en France. Je déjeunai avec eux au camp de Châlons. L'un d'eux s'exprimait assez facile ment en français. Il me dit qu'il aimait ardem ment mon pays. Le photographe du Tsar nous avait * tirés » ensemble, avec les deux huissiers de la présidence, MM. Jacquet et Rimbaud, quand le train présidentiel et le train impérial s'étaient rejoints à iVersailles, en arrivant de Cherbourg. Le photographe m'avait promis un exemplaire, et j'ai bien regretté qu'il n'ait pas tenu sa parole. Je saurai la lui rappeler si je le vois. M. Etienne est ravi de partir pour la Russie. Il compte faire un superbe voyage, beaucoup moins fatigant, en tout cas, que celui des Al pes. — Vous ne craignez pas le mal de mer ? — Je ne l'ai jamais eu. Et pourtant, lors du voyage en Bretagne, nous avons passé deux nuits à bord d'un cuirassé. Enfin, c'est avec plaisir que le valet de chambré de M.Félix Faure a appris qu'il y aurait une bonne musique militaire sur le Pothuau. Il prévoit qu'on donnera de nombreux concerts pour égayer la monotonie du voyage. Or, il adore la musique. A ce moment, notre entretien est brusque ment interrompu par un domestique qui ac court, les bras chargés de vêtements. — Il y a tout cela de trop, gémit l'arrivant. Ça n'entre pas. Que faut-il faire ? '«-r- Tassez ! tassez ! répond M. Etienne, qui nous quitte hâtivement pour aller reprendre ses graves occupations.... Henri Petitjean....