Extrait du journal

— Plus j'observe, plus je crois précieux pour la bonne conduite des affaires publiques que le Sénat n'ait pas sa vie liée à celle d'une législature et, pour tout dire, ne soit pas voué à une -mort chronique. — En temps incertains, troubles, cahoteux, le renouvellement par tiel des assemblées vaut incontestablement comme amortisseur. — Il n'est pas téméraire d'y voir aussi un bon élément d'une stabi lité gouvernementale, tant de fois réclamée, et de travail calme. — Il y a moins de deux mois, le barrage de l'ordre légal a dû être rétabli implacablement devant d'insoutenables entreprises. Il l'a été. On y a applaudi chaleureusement dans notre Assemblée. Le mérite en est ressenti. Il faut qu'à l'avenir des assauts de cette sorte n'aient même plus à être repoussés. Qu'ils ne puissent jamais plus être conçus ! — La crise de septembre avait prouvé que le pays n'a pas dégé néré. La gravité tranquille avec laquelle il s'est montré prêt à faire face au pire a de quoi enorgueillir. Mais l'alarme une fois passée, le senti ment d'un péril s'est dissipé. Trop ou trop tôt : le danger s'était éloi gné, il n'était pas'écarté, beaucoup pensaient même qu'il s'accroissait. Ce serait un grand malheur pour notre pays qu'il n'en reprenne jamais conscience, que sous le fouet des événements, pour ne pas dire sous le frisson de la catastrophe. > —, Lq France n'a cessé de vouloir la paix : elle, en a. donné d'indis cutables preuves.Elle en suit encorele chemin rocailleux. Mai* elle sait ce qu'il'en coûte aux peuples qui pensenf trouver intérêt dans les défaillances nationales. — La France ne convoite le territoire ni les biens de quiconque. Il lui suffit de poursuivre sa mission d'humanité dans l'empire colonial qu'elle s'est donné....