Extrait du journal
de mettre son bilan au net —■ M. Thiers le sait, et si M. Thiers, le sachant, insiste sur la non-publication du rapport, c'est que probablement—je dis probablement —• ce rapport est fait dans un esprit très défavorable à l administration des hom mes du 4 septembre. De toute la politique de M. Thiers, ce que j'approuve le plus — et je constate que je suis ici en complet désaccord avec la rédaction du Figaro (1) — ce que j'ap prouve le plus, dis-je, c'est-l'oubli du passé. La mise au jour de certains procédés sommaires d'administration ne peut que nuire à notre crédit. Du temps des tyrans on disait « la France est assez riche pour payer sa gloire ! » sous la République et en présence de l'ennemi qui butine encore sur nos champs et dans nos villes, il se rait peut-être prudent de dire : « La France est encore assez riche pour payer le secret de sa honte ». Ne soyons pas conciliants par lâcheté, soyons-le par pu deur et avec le désir de nous débarrasser vite de MM. les Prussiens. Toujours est-il que si nous sommes en mesure de dire quel est le chiffre de notre dette et celui de nos besoins nouveaux, le chef du pouvoir exécutif ne croit pas qu'il soit opportun de donner le détail de notre bilan. -Nous avons un gouvernement transi toire, une tranquillité transitoire, une administration transitoire, un crédit qui ne peut s'affirmer, l'ennemi chez nous — et nous nous disputons, et nous faisons de la polémique, et nous jabotons, et nous attaquons. « Mais, citoyens, il nous faut DES MILLIARDS,— DES MILLIARDS !!! » M. Pouyër-Querlier, qui est à la fois honnête et habile, devrait bien, pour l'é dification du public français, publier au Journal officiel une sorte de balance de la situation — cela permettrait aux capita listes dé calculer et aux journalistes d'ap précier, en toute connaissance de cause, la situation financière actuelle. Je le disais hier, il n'y a qu'une bonne fée qui puisse nous sauver, c'est la fée bon sens, mère du travail et de la rési gnation. Mais je m'aperçois que je radote et qu'il ne faut pas parler de bon sens dans un pays où six mois de défaites n'ont laissé ni un enseignement, ni un désir de vengeance. Nous sommes en effet aujour d'hui ce que nous étions la veille de Frœschwiller et de Forbach, tout a.ussi divisés, tout aussi imprévoyants et tout aussi vantards, mais amoindris, appau vris et battus. — Quelle nation vous êtes, me disait hier un Suédois en regardant passer des généraux en uniformes, on dirait que c'est vous les vainqueurs ! Par exemple, je ne vous affirmerai pas que ce Suédois ne se moquait pas de nous. Jules Richard....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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